« Le sport, vecteur d’accompagnement et d’inclusion sociale pour la personne porteuse de trisomie. »
L’activité physique régulière est nécessaire pour une bonne hygiène de vie quelle que soit la population concernée. En plus des avantages reconnus pour tous, la pratique sportive présente, pour la population des sujets porteurs de trisomie d’autres bénéfices dans les domaines de la santé et de l’intégration sociale.
Une activité sportive régulière et adaptée devrait faire partie intégrante de la prise en charge dans tous les cas de déficience intellectuelle.
Au service consultation de l’AMSAT, l’activité physique spécialisée démarre chez l’enfant trisomique souvent au moment de la prise en charge en kinésithérapie ou en psychomotricité, pendant les premiers mois de la vie. Les séances de stimulation précoce présentent un énorme intérêt pour le jeune enfant trisomique. Le bébé trisomique est hypotonique et présente une hyper laxité ligamentaire souvent importante, ainsi que des anomalies de la proprioception, des troubles de l’équilibre et de la coordination. La stimulation précoce apprend à l’enfant à se retourner, à s’asseoir, à passer de la position couchée à la position assise, à ramper, à marcher à 4 pattes, à se mettre débout, à marcher, à courir, à sauter et à passer des obstacles. Ces différentes étapes doivent toutes être franchies, dans l’ordre et de la façon la plus harmonieuse et précoce possible. La kinésithérapie et la psychomotricité travaillent aussi sur le renforcement musculaire, la proprioception et la posture.
Avec la croissance, la persistance de l’hyper laxité ligamentaire, de l’hypotonie musculaire et des troubles proprioceptifs a des conséquences sur l’appareil locomoteur et indirectement sur les autres fonctions organiques. L’apparition de pieds plats, de luxation de la rotule, de genu varum et de genu valgum, de scoliose avec une posture cyphoscoliotique peuvent entrainer une insuffisance respiratoire restrictive si elles sont importantes. Tout cela cumulé tend à rendre l’enfant de moins en moins mobile, ce qui s’accompagne, en plus, d’une prise de poids, voire d’obésité, avec encore moins de mobilité et plus de complications de santé. Nous rentrons dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
C’est pour cette raison que l’exercice physique (rééducation kinésithérapique, psychomotricité, ou autres activités sportives) doit se poursuivre longtemps afin d’habituer l’enfant depuis la petite enfance à bouger et à faire de l’exercice physique, pour prévenir l’apparition de complications liées à la vie trop sédentaire.
Hormis le développement physique le sport a aussi des effets bénéfiques sur l’épanouissement de la personne trisomique. Il agit activement et positivement sur plusieurs composantes de sa personnalité dont : l’équilibre, la latéralité, la proprioception, la coordination, la prévention du surpoids, la concentration, l’amélioration de la réponse aux consignes, la mémorisation, la précision, la socialisation, etc.
Il est également un outil favorisant l’insertion sociale des personnes handicapées, en même temps qu’un excellent moyen de réduire la situation de handicap. Cette démarche a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays, et l’expérience développée dans ce domaine montre que les personnes handicapées pratiquant une activité sportive, s’intègrent mieux dans la vie sociale, tant sur le plan scolaire que relationnel. Souvent exclues et marginalisées, elles peuvent, par la pratique du sport, se reconstruire physiquement et mentalement. Avec le sport, une personne handicapée prend conscience de ses capacités. Elle prouve aux autres, et à elle-même, qu’elle est capable de se dépasser. Les bénéfices du sport se retrouvent à un niveau physique, psychologique, social, scolaire et professionnel.
Tout cela contribue à une de l’autonomie, de l’autodétermination et de l’inclusion sociale
Le projet
Il s’agit d’un projet réfléchi et élaboré qui consiste à mettre en place un dispositif d’activités physiques et sportives au profit des personnes trisomiques bénéficiaires des prestations du service consultation de l’AMSAT.
Il s’articule autour des 4 axes suivants :
- Développer l’activité physique et sportive pour les enfants trisomiques pour les sensibiliser aux bienfaits d’une bonne hygiène de vie, traiter et prévenir certains effets pathologiques de l’hypotonie musculaire et les risques du surpoids, en maintenant un rythme régulier et soutenu de leurs activités.
- Promouvoir l’activité sportive au sein du service consultation de l’AMSAT en la restructurant afin de l’intégrer parmi les prestations pluridisciplinaire du service (les rééducations spécifiques, les activités socio-éducatives, l’accompagnement psycho-éducatif, les ateliers d’expression artistiques, etc.)
- Promouvoir les disciplines du Spécial Olympics Maroc (programme international d’activités sportives adaptées aux personnes porteuses de handicap mental) et promouvoir celles ne s’exerçant pas au Maroc tels que : le judo, le bowling et les sports d’hiver. Ceci pourrait accroître les chances de participation des athlètes trisomiques aux différentes compétitions organisées par Spécial Olympics autant sur le plan régional qu’international.
- Mettre le sport au service de certaines valeurs humaines : l’éducation à la citoyenneté, au partage, à l’acceptation de la différence et à l’inclusion sociale des personnes porteuses de trisomie21.
Durée du projet
12 mois